Rien n’est simple dans le monde conditionné où tout est composé, y compris la pensée, nécessairement temporelle. Le chiffre «1», symbolisant la simplicité par excellence, représente l’Unité, c’est à dire l’union d’un ensemble. Ainsi l’Univers est-il le «Tout» (complexe) considéré comme cet ensemble. Mais le «1», par définition non composé, est inaccessible à l’entendement et ne peut se décrire par les moyens discursifs. En affirmant que Dieu est unique, non composé, les monothéistes désignent l’«Inaccessible». Mais dès que ce Dieu devient un démiurge, un créateur de l’univers, il utilise nécessairement les mêmes moyens que les hommes, moyens limités par la forme temporelle. En tant que Principe primordial, Dieu n’est «Rien» d’intelligible puisqu’il est inqualifiable et que son Nom est imprononçable ; en tant que Créateur, il devient accessible car multiple.
Soumis à la forme et à la multiplicité sur une planète, la terre, laquelle évolue dans un espace sans limite, l’homme qui se met en quête de sa propre condition peut se demander où se trouve la frontière de l’intelligible… Cette question conduit directement à la notion de «Clef de la Connaissance». Celle-ci s’avérant être un «passe-partout» doit, pour cette raison, être proche de la simplicité. Pour qui s’y intéresse et pour être compréhensible, cette Clef unique est nécessairement multiple dans sa composition, mais à la limite de ce que l’intelligence est capable de reconnaître comme étant accessible. On doit aussi admettre que la recherche de données concrètes dans l’illimité ou dans l’inconditionné ne donnera jamais de résultat. La perception de la nature du monde formel passe obligatoirement par le potentiel mental de chacun, sans exception.
Dans leur sagesse, les Anciens ont laissé des traces mettant en évidence une assise quaternaire sur laquelle se greffent toutes les compositions, à savoir les 4 éléments primaires, les 4 premiers chiffres qui sont la synthèse de tous les nombres, le polyèdre le plus simple qui a quatre faces… Sur le plan religieux, Brahmã est représenté avec 4 têtes, le Bouddha énonce les 4 Nobles Vérités, le Nom divin a 4 lettres (dans le judaïsme), le Christ meurt au centre des 4 branches d’une croix, les musulmans se tournent vers un cube, etc. Il reste ensuite à savoir tirer les conclusions qui s’imposent à la compréhension de ce nombre «4» et réaliser la cohésion qu’il représente, puis comment en tirer les conséquences et les implications. La synthèse ainsi obtenue symbolise le passage du monde de la forme à celui de la compréhension métaphysique de la racine de l’être…